Charles V aurait-il perdu son latin ?

Publié le par les-cahiers-dom-le-noir

Le 13 mars 1373 le Roi prend des lettres par lesquelles il commande à Raoul de PRESLES son maître des requêtes de l'hôtel de traduire du latin en français la Cité de Dieu de Saint-Augustin. Cet ancien avocat au Châtelet se met au travail; ses compétences théologiques doivent être reconnues car son monarque lui prescrit de y faire adjouster aucunes expositions et déclarations pour donner entendement au texte lequel est composé de haut stile chargé de grant sentences suspensives en briefves paroles.

Charles V a donc des difficultés non seulement avec la langue latine, mais aussi avec le sens du texte qu'il estime devoir être expliqué et commenté.

De plus, il n'est pas question que le traducteur soit distrait dans sa mission et il est payé en conséquence.

(…) comme le Roy pour le prouffit et utilité de son Royaume et de la chose publique eust ordoné a faire translater de latin en françois les livres de Mons. Saint Augustin de la Cité de Dieu et de y faire adjouster aucunes expositions et déclarations pour donner entendement au texte lequel est composé de haut stile chargé de grant sentences suspensives en briefves paroles, où quel a aussi plus et diverses histoires anciennes abrigées vers de poètes et poeteries plus. Lesquelles choses ne peuvent pas bien estre entendues par le texte seul. Et pour ce, confians de la comendalle littérature et souffisance de son amé et féal conseiller maistre Raoul de Praelles a p(rése)nt maistre des requestes de son hostel il l’eust commis ad ce faire pour le temps qu’il estoit avocat au chastellet de Paris el l(u)i ordonnans 400 liv. de gages ou pension par an sur les aides ordonnées pour le fait des guerres, et depuis afin que lad. translation pust estre accomplie plus tost et quil pust y vaquer sans aucune autre occupation lui ait défendu et interdit tout fait d’advocaie et aussi fait renoncié à toutes ses pensions, led. sgr Roy fait paier pour l’en rémunérer et récompenser, il lui ordonne par ces p(rése)ntes au desd. 400 liv. il ait et prengne tent co(mm)e il vivra six cens liv. de gages ou pension annuelle par les mains dureceveur de Vermendois en et sur les revenues et emolumens quelconques de la ville, prévosté et chastellenie de Velly.

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