Parmi les découvertes du mois

Publié le par les-cahiers-dom-le-noir

bailledecrecyLes comptes publics de l’ancien régime ont l’avantage de nous faire découvrir des pratiques intéressantes. Ainsi en 1450, soit à l’extrême fin de la guerre de Cent Ans, le vicomte (qui correspondrait un peu à un sous-préfet d’aujourd’hui) rétribue assez bien la capture de certains animaux nuisibles ou dangereux. Ainsi un habitant de Pressagny nommé Jean Le Tellier reçoit 10 sols pour deux grands aigles prêts à voler, pris au nid en forêt de Vernon. Pierre Le Barbe reçoit du vicomte de Gisors 15 sols pour un loup et une louve pleine. Toute conversion en euros est illusoire, mais une comparaison peut être tentée avec le prix de certaines denrées à pareille époque. Ainsi, le chapon était à environ deux sols ou un peu moins. La géline se négociait de un à deux sols et la centaine d’œufs autour d’un sol.
 

Publié dans Découvertes

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J
Un complément d'information: les comptes vicomtaux normands, de nature domaniale, établissent tous les ans l'état des recettes et dépenses ordinaires (cens et rentes foncières, salaires des<br /> officiers) et extraordinaires (exécution des décisions de justice pénale, destruction des animaux nuisibles). Les destructions et l'éparpillement des pièces subsistantes rendent difficile<br /> l'établissement d'une liste chronologique complète.Ces comptes (toujours établis en double) peuvent se retrouver aux Archives nationales et départementales, à la Bibliothèque nationale, dans le<br /> fonds de certaines Bibliothèques municipales, et anciennement dans des collections d'érudits passées parfois en salle des ventes (la collection Joursanvault, les Archives de la noblesse de Drigon<br /> de Magny, par exemple)<br /> Le vicomte, le plus souvent de statut social noble jusqu'à la deuxième moitié du XVIe s., est responsable de sa recette devant le Chambre des comptes royaux de la province (Paris puis Rouen<br /> définitivement en 1580), mais a embauché un commis comptable pour la partie technique. Pour l'anecdote, certaines pièces pour les maintenues de noblesse au XVIIe s. sont mises en doute par le<br /> commissaire dans le cas d'un titulaire de la charge de vicomte, à cause de la fonction de recette considérée comme "ignoble".<br /> <br /> Et une question à Bertrand Pâris: as-tu, cher Bertrand, déjà recontré d'autres comptes vicomtaux dans les volumes de dom Lenoir, et dans quelle proportion ?<br /> Par avance merci pour ta réponse !
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L
<br /> <br /> Dom Lenoir n’est pas dans une logique de dépouillement systématique mais de recueil d’information de nature à lui permettre<br /> d’écrire cette histoire de la Normandie dont il rêve. Je n’ai donc trouvé jusqu’à présent aucun compte complet. Le moine ne relève que ce qui l’intéresse et sur des familles qui l’intéressent.<br /> Ainsi, on voit souvent des etc.<br /> <br /> <br /> Certains comptes sont toutefois riches en informations ; je pense en particulier à celui de la vicomté d’Arques pour la<br /> Saint-Michel 1412 que j’ai relevé intégralement et qui sera disponible en 2015 (Tome VIII des Mémoriaux).Mais la plupart du temps on ne trouve que des extraits alors que, paradoxalement, on<br /> découvre des centaines de quittances qui ne présentent pas un intérêt majeur.<br /> <br /> <br /> <br />